Saint-Amand -Les-Eaux, au VIIe siècle de notre ère, ce n'est qu'un village connu sous le nom d'Elnon. Dagobert, ce roi mérovingien grand ami du clergé, en fit don au moine Amand. Celui-ci, pour conquérir à la foi chrétiennes les peuplades à demi sauvages encore éparses dans les vastes forêts de la Flandre, y fonda un monastère ; il en fut le premier abbé et lui donna son nom. Ainsi fut formée, du village et du monastère, la petite ville de Saint-Amand.
Dans la tourmente du VIIIe siècle et du IXe siècle, les écrits racontent que le moine Amand serait à l'origine de deux miracles ...
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Sous le règne de Charlemagne vivrait à Elnon un moine, Lothaire, chargé de veiller sur le trésor. Il devait surveiller les argenteries, les ornements, les vases sacrés mais aussi les reliques des saints renfermées dans l'abbaye. A la suite de pluie considérable, les eaux menacèrent d'inonder l'abbaye et notamment la crypte où était couché Saint-Amand depuis 150 ans. Lothaire, inquiet, songea à sauver ces restes précieux. Il descendit dans le souterrain funéraire et lava la pierre de sépulture. Il fut aussitôt frappé de terreur : Saint-Amand était étendu là, sans la moindre altération, comme s'il venait de mourir. Ses vêtements sacerdotaux étaient intacts.
Lothaire, plein de courage, se mit pieusement à couper les ongles et la chevelure de Saint-Amand. Il eut même l'audace d'essayer d'extraire les dents. Aux efforts qu'il fit, des gouttes de sang s'écoulèrent et ce sang précieux fut recueilli par le moine dans un vase en ivoire. Le corps intact du saint, ce sang miraculeux : bientôt, tous les frères d'Elnon se prosternèrent devant eux . Pendant 30 jours, le peuple entoura et toucha ces restes sacrés, exposés sur le grand autel de l'église.